Le cadre de références d’un individu est l’ensemble des informations qui ont été encodées puis mémorisées depuis sa naissance.
Tout débute par l’inné pour continuer avec l’acquis
Au moment de sa naissance, le nourrisson est doté d’un patrimoine génétique issu de la longue chaine des individus qui l’ont précédé.
Si le potentiel cérébral du nourrisson est immense, la première injustice de la vie provient de son patrimoine génétique, c’est inné.
Le petit humain a besoin à la fois de son héritage biologique et d’un environnement stimulant pour se développer
(Stanislas Dehaene – Professeur au collège de France et chercheur au CEA, Paris-Saclay)
Les différentes expériences du parcours de vie vont déterminer le champ lexical, le traitement et la catégorisation des informations ainsi que le mode de pensée avec :
La perception de la réalité, la philosophie, la personnalité, les croyances, les automatismes cognitifs, les comportements, la communication interpersonnelle et les multiples stratégies d’apprentissage.
Comme chaque personne a un parcours de vie différent, les cadres de références sont par nature, uniques
Le cadre de références conditionne la connaissance de soi et le rapport à l'information perçue.
Avant d’arriver aux comportements observables, un mécanisme cognitif se met en place pour donner du sens puis passer, éventuellement, à l’action et à l'apprentissage.
Dans un premier temps, se met en place l’attitude par rapport à une information, une personne ou un contexte : c'est l'objet d'analyse traité par l'attitude.
L’attitude cognitive est associée à la notion d’évaluation
En effet, le mode de fonctionnement du cadre de références va catégoriser de manière binaire l’objet d’analyse : plutôt positif ou plutôt négatif ?
"L'apprentissage me sera plutôt utile ou plutôt inutile ? "
S’il s’agit d’une personne, l’attitude provoque le phénomène d’étiquetage :
"C’est plutôt un ami ou plutôt un ennemi ?"
Ce mécanisme cognitif archaïque est intensément présent dans notre mode de fonctionnement lorsque l’on rencontre une personne pour la première fois.
C’est ce mécanisme d’étiquetage ou de catégorisation qui a permis à nos ancêtres de s’unir avec des personnes ayant des cadres de références proches et de combattre les ennemis dont les croyances, la culture et les comportements étaient trop différents pour pouvoir communiquer pacifiquement.
De cette attitude va découler une intention.
Si l’attitude évalue de manière positive la personne, la situation, un apprentissage ou une information, l'intention sera positive et constructive.
Si au contraire, l’attitude évalue négativement, l’intention sera belliqueuse ou de méfiance.
S'il s'agit d'un apprentissage, l'engagement sera absent et la mémorisation ne se fera pas.
Face à une intention négative, la compétence ne pourra jamais émerger.
L'attitude négative engendre une intention de méfiance et de rejet.
C'est cette chaine cognitive décisionnaire : attitude - intention - comportements qui est conditionnée par le cadre de références.
Durant le parcours de vie, les sollicitations et les stimulis de l’environnement ont conditionné une architecture cognitive unique qui se matérialise par un ensemble de connexions synaptiques spécialisées.
Les stimulis nous parviennent grâce à la combinaison des 5 canaux de perception modélisés en Programmation Neurolinguistique (PNL) par le VAKOG :
V comme visuel : les stimulis sont captés par le système oculaire.
A comme auditif : les stimulis sont les sons, les voix, les bruits, les paroles avec une sémantique personnelle.
K comme kinesthésique : c'est le canal du ressenti émotionnel et du toucher.
O comme olfactif : c'est l'ensemble des odeurs qui on été mémorisés par la mémoire perceptive qui renvoi à des moments particuliers de vie (la madeleine de Proust).
G comme gustatif : c'est le domaine du goût et des saveurs.
Selon l'intensité et le type de canal qui a été le plus utilisé durant le parcours de vie, le cadre de références va prioriser un canal d'apprentissage pour comprendre, donner du sens puis mémoriser une information.
Si les sollicitations sont majoritairement visuelles, le mode d’apprentissage va privilégier des stratégies immersives avec le dessin, les formes et le ressenti émotionnel.
Si les sollicitations sont plutôt sémantiques, les apprentissages se feront davantage par l’écoute des mots et par la lecture.
Les formateurs et les managers doivent impérativement prendre en compte les individualités singulières et aller à la découverte du cadre de références de l'autre pour parfaitement interpréter les comportements.
Le parcours de vie d’une personne façonne, année après année, son cadre de références.
La plasticité cognitive permet de modifier et d'enrichir les connexions synaptiques à condition de faire travailler son cerveau en analysant constamment les informations fournies par l'environnement.
Le cadre de références traite les informations venant du cadre de références d'une autre personne avec l'inévitable déperdition en communication.
Cet ensemble de données qui sont analysées, filtrées puis stockées dans les différentes mémoires va servir de matrice de réflexion pour déterminer une attitude qui définit à son tour une intention qui se traduira par des comportements observables.
L’intention va être mise en actes par les comportements qui peuvent être observés chez une personne par ses gestes, ses paroles et ses mimiques : c'est la communication non-verbale qui s'accompagnera d'un discours piloté par l'intention : c'est la communication verbale.
L’éducation et la scolarité influencent grandement les comportements d’apprentissage.
Si au début de leur parcours de vie les nourrissons ont un extraordinaire potentiel de développement, ce sont le nombre et la qualité des sollicitations externes qui vont déterminer le pouvoir de réflexion, d’analyse, de mémorisation, d’apprentissage et donc d'adaptation dans ce monde de plus en plus complexe.
Si vous voulez former vos formateurs, vos managers ou vos équipes pédagogiques aux sciences cognitives de l’apprentissage et à la psychologie de la communication interpersonnelle